Un an après
Chers amis,
Le 7 octobre 2023 marquera un changement dans le monde, au même titre que le 11 septembre 2001 ou le 9 novembre 1989.
Rabbi Sacks a écrit : « Les crises les plus profondes de votre vie peuvent se révéler être les moments où vous rencontrerez les vérités les plus profondes et acquerrez vos plus grandes forces. ». Depuis, nous avons voyagé ensemble à travers les moments les plus bas avec ses drames et son antisémitisme explosif, et les plus hauts avec les libérations d'otages. Nous avons pleuré nos pertes ensemble et nous avons dansé ensemble pour les victoires militaires. Cette année a été marquée par les crises les plus profondes. Elle a révélé de nombreuses vérités inconfortables sur le monde et elle a façonné une génération par le sacrifice de soi. Pourtant le voyage n’est pas terminé.
La défense du monde libre et du droit à l’existence de notre patrie est une grande cause, mais le prix à payer est immense. La lutte contre l’antisémitisme et la haine est l’expression d’une mission prophétique visant à créer une société plus juste, mais le travail est sans fin. Débarrasser le monde des chefs terroristes est un objectif mondial, mais une guerre prolongée est amère et pleine d’angoisse, en particulier pour les jeunes hommes et femmes de l’armée israélienne qui retournent au combat.
En cette nouvelle année, nous nous souhaitons « Shanah Tovah Umetuka », que vous ayez une année bonne et douce. Pourquoi souhaitons-nous à quelqu'un une année de bonté et de douceur, alors qu'un seul adjectif suffirait ? Cette salutation signifie que ce qui nous arrive peut être pour notre bien à long terme, tout en étant difficile et éprouvant. Nous demandons à Dieu de faire en sorte que ce qui est bon pour nous soit également doux pour nous.
Que toutes nos prières soient exaucées. Que chaque otage rentre immédiatement chez lui, que nos jeunes soient préservés et que la paix règne. Qu'ils soient tous scellés dans le Livre de Vie, et que chaque âme sainte qui est morte depuis le 7 octobre nous protège depuis le Gan Eden.
Laurent
Texte inspiré par Erica Brown.
Réflexions
Pas de podcast, le cœur n’y est pas. À la place, je vous propose cette intervention de Rabbi Sacks le 5 mai 2011 à la Chambre des Lords, au sujet du Hamas et du processus de paix au Moyen-Orient, qui se révèle d’être d’une actualité criante. Vous trouverez la traduction ci-dessous.
Haïm Ouizemann organisera un court le mardi 8 octobre à 19h, heure de France, sur le thème : Après le 7 octobre : Israël, le peuple du futur.
Vous pourrez le rejoindre sur Zoom à l’adresse :
5 mai 2011 : Rabbi Sacks s’exprime sur le Hamas et le processus de paix au Moyen-Orient à la Chambre des Lords
Traduction réalisée par Haim et Myriam Ouizmann.
Mes Lords, je salue ce débat car il nous permet de nous concentrer sur les deux mots de l'expression « processus de paix ». Nous qui prions pour la paix, entendons par ce mot un état dans lequel je reconnais votre droit à exister et vous reconnaissez le mien. C'est ce que signifie au minimum la paix.
Comment pouvons-nous parler de paix alors que le Hamas reste engagé par principe à l'élimination de l'État d'Israël, lorsqu'il se lance dans des attaques de missiles contre des civils innocents et utilise ses propres civils innocents comme boucliers humains ? Lorsqu'il propage certains des mythes antisémites les plus vicieux qui aient jamais attisé la haine et anesthésié la conscience des êtres humains, et qu'il a loué, il y a deux jours, Oussama ben Laden comme un saint guerrier ; et lorsqu'il refuse d'accepter les principes fondamentaux énoncés par le quartet, dont le moindre n'est pas la reconnaissance du droit d'Israël à exister ?
Jusqu'à ce que le Hamas subisse un changement fondamental, il peut y avoir un processus mais il n'y aura pas de paix. La paix est plus qu'un lieu de repos sur le chemin de la guerre. Je ne peux pas faire la paix avec quelqu'un qui nie mon droit à exister.
Mes Lords, personne qui n’est familier avec l'histoire du peuple juif à travers ses quatre mille ans d’existence ne peut pleinement apprécier à quel point les Juifs, à l'intérieur comme à l'extérieur d'Israël, aspirent à la paix, aspirent à la capacité de vivre comme les autres, sans peur, sans haine, sans être traité comme un paria, sans être blâmé pour les troubles du monde, sans se voir refuser le droit d'exister. C'est pourquoi j'exhorte le gouvernement à être résolu dans son insistance sur le fait que la voie de la paix au Moyen-Orient doit commencer par la reconnaissance sans équivoque du droit à l’existence de l'État d'Israël.
Cette allocution de Rabbi Jonathan Sacks zal signale en effet l'obstacle majeur au processus de paix entre les Palestiniens et Israël : le refus du Hamas, et plus largement de tous les proxies de l'Iran, de reconnaître à Israël son droit à l'existence. Rappelons que la doctrine des Frères Musulmans, dont le Hamas est une branche armée, affirme qu'une terre qui a été sous le contrôle de l'Islam, la Palestine ottomane, ne peut être administrée par les dhimmis, les "gens du Livre", juifs ou chrétiens, qui doivent être "protégés" par le pouvoir musulman. En réalité, l'histoire le prouve, ils ont été dans le meilleur cas tolérés mais avec un statut inférieur, des droits moindres et en payant des impôts spécifiques, parfois très lourds.
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